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L’horloger de Saint-Paul

Bertrand Tavernier, 1973

L'horloger de saint-paul Tavernier_73Abandonné par sa femme, Michel Descombes, horloger à Lyon, élève seul son fils, Bernard.

Un jour, la police vient faire une perquisition à son domicile. Surpris, le père apprend que son fils est en fuite avec sa compagne car il a tué un des gardiens d’une usine. Michel se rend alors à l’évidence, il ne connaît pas vraiment Bernard.

Lorsque ce dernier se fait arrêter, Mr Descombes met tout en œuvre pour créer une véritable relation avec lui.

Durée 105 minutes

  • Philippe Noiret : Michel Descombes
  • Jean Rochefort : Commissaire Guiboud
  • Jacques Denis : Antoine, ami de Michel Descombes
  • Yves Afonso : Bricard, officier de police
  • Clotilde Joano : Janine Boitard, journaliste
  • Cécile Vassort : Martine, ouvrière
  • Christine Pascal : Liliane Torrini, compagne de Bernard Descombes

Des enfants gâtés

Bertrand Tavernier, 1977

Des enfants gatés Tavernier_77Le réalisateur Bernard Rougerie décide de s’isoler de sa famille dans un petit appartement pour écrire le scénario de son prochain film, sur lequel il piétine.

Il fait rapidement la connaissance des voisins, unis dans une lutte contre les méthodes abusives du propriétaire.

Au début réticent, il accepte de se joindre à leur combat, et noue une liaison avec sa jeune voisine Anne.

Durée 110 minutes

  • Michel Piccoli : Bernard Rougerie
  • Christine Pascal : Anne Torrini
  • Michel Aumont : Pierre, son coscénariste
  • Gérard Jugnot : Marcel Bonfils, le locataire opticien
  • Arlette Bonnard : Catherine Rougerie
  • Geneviève Mnich : Guite Bonfils, locataire
  • Isabelle Huppert : La secrétaire du député (non crédité)

Capitaine Conan

Bertrand Tavernier, 1996

Capitaine conan Tavernier_96Le capitaine Conan est un guerrier au sens plein du terme : non seulement il se bat d’une manière exceptionnelle mais le fait de vivre en guerre le fait vivre intensément.

Les Balkans, jusqu’en septembre 1918 sont l’un des théâtres de la guerre des tranchées. La prise du mont Sokol, l’une des dernières grandes batailles de la guerre, précipite la reddition de la Bulgarie et offre à l’armée d’Orient, sous le commandement de Franchet d’Esperey, une vaste brèche vers le territoire austro-hongrois.

À la tête d’une cinquantaine de soldats héroïques, sortis pour la plupart des prisons militaires, Conan (Philippe Torreton) bataille à la manière des Sioux et fait trembler les secteurs ennemis. Avec son « corps franc », c’est au couteau qu’il y va : « On lui voyait le blanc des yeux au frère et on le crevait en foutant la verte à tout le régiment… »

Conan méprise l’armée régulière et les officiers d’active, ceux qu’il appelle des « soldats », alors qu’il se considère, lui, comme un « guerrier ». Il n’a d’estime que pour Scève (Bernard Le Coq), noble ayant tourné le dos à ses privilèges pour s’engager dans l’infanterie, et d’amitié que pour Norbert (Samuel Le Bihan), jeune licencié en Lettres, dont il apprécie la droiture et la morale.

L’armistice est signé en France, mais seule l’armée d’Orient n’est pas démobilisée, puisqu’elle doit faire face aux bolcheviks de Russie. Elle reste en état de guerre. Casernés dans Bucarest, en pays allié, les soldats sèment le désordre allant jusqu’au pillage et au meurtre.

Durée 130 minutes

  • Philippe Torreton : Capitaine Conan
  • Samuel Le Bihan : Norbert
  • Bernard Le Coq : Lieutenant de Scève
  • Catherine Rich : Madeleine Erlane
  • François Berléand : Commandant Bouvier
  • Claude Rich : Général Pitard de Lauzier
  • André Falcon : Colonel Voirin
  • Claude Brosset : Père Dubreuil
  • Crina Muresan : Ilyana
  • Cécile Vassort : Georgette
  • François Levantal : Forgeol
  • Pierre Val : Jean Erlane
  • Roger Knobelspiess : Major Cuypene
  • Frédéric Pierrot : Chef de train
  • Jean-Claude Calon : Officier greffier Loisy
  • Laurent Schilling : Beuillard
  • Jean-Yves Roan : Rouzic

Le juge et l’assassin

Bertrand Tavernier, 1976

En 1893, Joseph Bouvier, ancien sergent d’infanterie réformé en raison de ses crises de violence, tire sur sa fiancée qui veut le quitter avant de retourner son arme contre lui.

Elle survit et lui aussi, malgré les deux balles restées logées dans la tête.

Esprit simple et exalté, nourri de slogans anarchistes, il devient vagabond à la suite de sa libération de l’asile où son geste l’avait conduit. Dès lors, parcourant la France à pied, il égorge et viole sur son chemin de jeunes bergers ou bergères.

S’intéressant à cette affaire, un juge de province, Émile Rousseau, a suivi patiemment Bouvier à la trace.

Une fois l’assassin arrivé dans sa région, il obtient son arrestation sur la base d’un signalement composé à partir de témoignages. Si Bouvier pense qu’on va le soigner, Émile Rousseau, par arrivisme, s’efforce de ne pas croire à sa folie.

Voyant dans cette affaire l’occasion unique d’une promotion, il instaure une relation de confiance avec Bouvier, base d’une mécanique huilée pour obtenir des aveux complets et sa condamnation à mort.

Durée 110 minutes

  • Philippe Noiret : Le juge Rousseau
  • Michel Galabru : Joseph Bouvier
  • Isabelle Huppert : Rose
  • Jean-Claude Brialy : le procureur Villedieu
  • Renée Faure : Madame Rousseau
  • Cécile Vassort : Louise Lesueur
  • Yves Robert : le professeur Degueldre
  • Jean-Roger Caussimon : le chanteur des rues
  • Jean Bretonnière : le député
  • Monique Chaumette : la mère de Louise
  • Aude Landry : Suzanne, la sœur de Rose
  • Michel Fortin : le chirurgien de l’hospice
  • Daniel Russo : le gardien
  • François Dyrek : le chemineau libéré
  • Christine Pascal : une gréviste (non créditée)

AUTOUR DU FILM

  • Le film est inspiré de faits réels : la cavale sanguinaire de Joseph Vacher (Vacher qui garde des vaches, Bouvier qui garde des bœufs) qui a tué au moins une vingtaine de personnes à la fin du XIXe siècle. Vacher est un personnage historique bien connu des criminologues, qui peut être considéré pour la France comme le pendant de Jack l’Éventreur pour l’Angleterre. Bouvier a même accroché dans sa cellule une affiche de lui, agressant une bergère, tirée en réalité du Petit Journal de 1898 montrant un homme agressant une jeune femme, titrée : « Un nouveau Vacher »1.
  • Le rôle du baryton patriote Âne rouge qui interprète la chanson Sigismond le Strasbourgeois est tenu par Robert Morel dit Bob, un ancien membre des services secrets français qui lutta contre les militants de l’OAS en Algérie et qui fut garde du corps de Charles de Gaulle2.
  • Plusieurs scènes ont été tournées sur le Chemin de fer du Vivarais entre Tournon et Lamastre, au château de Boulogne ainsi qu’à Thines et à Largentière en Ardèche.
  • La collaboration entre Bertrand Tavernier et Jean Aurenche pour l’écriture de ce film est évoquée dans le documentaire Jean Aurenche, écrivain de cinéma d’Alexandre Hilaire et Yacine Badday.

BANDE ORIGINALE

La bande originale du film a été composée et écrite par Philippe Sarde et Jean-Roger Caussimon. Au delà des illustrations sonores très riches (extraits d’opéras et airs populaires de la fin du XIXe siècle), le réalisateur a commandé trois chansons spécialement écrites pour le film.

La première chanson, intitulée Sigismond le Strasbourgeois, est une chanson aux airs patriotiques qui retrace la vie d’un jeune Alsacien ayant opté pour la France en 1871 et qui choisit de s’engager dans l’armée pour partir dans les colonies.

La seconde chanson a été composée sur le mode de la complainte, un genre populaire que chantaient des chansonniers qui parcouraient les routes, inventaient des chansons s’inspirant de l’actualité, les interprétaient et les vendaient par feuillets. Elle s’appelle La Complainte de Bouvier l’éventreur et est interprétée dans le film par Jean-Roger Caussimon lui-même.

  • Petit berger, jolie bergère, innocent joueur de pipeau, quand vos moutons se désaltèrent à l’onde claire d’un ruisseau. Dans les roseaux, dans les fougères, vous redoutez de voir le loup, ravir un agneau tout à coup et l’emporter dans sa tanière.

La dernière chanson, qui conclut le film, est quant à elle inspirée des chants révolutionnaires de la Commune de Paris. Elle s’intitule La Commune est en lutte et sert à deux reprises d’illustration sonore au film : la première fois — interprétée par Michel Galabru — lorsque Joseph Bouvier attend les gendarmes encerclé par les bergers qui l’ont pris en flagrant délit, et la seconde fois lors de la scène finale qui retrace une grève ouvrière réprimée par la gendarmerie. Cette dernière chanson a fait l’objet de plusieurs interprétations : par Jean-Roger Caussimon, au concert de Jean-Roger Caussimon, par Serge Utgé-Royo et par Dominique Grange.

L.627

Bertrand Tavernier, 1992

L.627 Tavernier_92Lucien Marguet, surnommé « Lulu », est un enquêteur de deuxième classe de la police judiciaire.

C’est un policier de terrain, passionné par son travail quitte à y sacrifier parfois sa vie de famille.

À la suite d’une altercation avec son supérieur qu’il considère incompétent, il est changé de brigade. Mais il intègre rapidement un groupe qui lutte contre le trafic de stupéfiants.

Se succèdent alors une série d’opérations de routine au fil desquelles chaque membre de la brigade se révèle.

Durée 145 minutes

  • Didier Bezace : Lucien Marguet, dit « Lulu »
  • Jean-Paul Comart : Dodo, « Le chef »
  • Charlotte Kady : Marie
  • Jean-Roger Milo : Manu
  • Nils Tavernier : Vincent
  • Philippe Torreton : Antoine dit Looping, Antonio ou la Belette
  • Lara Guirao : Cécile, la prostituée toxico amie de Lulu
  • Cécile Garcia-Fogel : Katy