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Un taxi mauve

Yves Boisset, 1977

Un taxi mauve Boisset_77L’arrivée d’une jeune femme, Sharon (Charlotte Rampling), dans un petit village d’Irlande bouleverse le quotidien fait d’amitiés et de silence de Philippe Marchal (Philippe Noiret), qui s’est réfugié dans ce village après la mort de son fils, et de Jerry (Edward Albert), frère de Sharon, cadet d’une famille de milliardaires, exilé en Irlande par sa famille à la suite d’une sombre histoire.

Dans ce pays sauvage, tout semble se dérouler paisiblement sauf quand surgit Taubelman (Peter Ustinov), personnage fantasque semblant connaître tout sur tout le monde, accompagné de sa ravissante et muette fille Anne (Agostina Belli) dont Jerry ne va pas tarder à tomber fou amoureux.

Durée 115 minutes

  • Charlotte Rampling (VF : Elle-même) : Sharon
  • Philippe Noiret (VF : Lui-même) : Philippe Marchal
  • Peter Ustinov (VF : Lui-même) : Taubelman
  • Fred Astaire (VF : Claude Dauphin) : docteur Scully
  • Agostina Belli (VF : Anicée Alvina) : Anne
  • Edward Albert (VF : Bernard Murat) : Jerry
  • Jack Watson : Sean

L’horloger de Saint-Paul

Bertrand Tavernier, 1973

L'horloger de saint-paul Tavernier_73Abandonné par sa femme, Michel Descombes, horloger à Lyon, élève seul son fils, Bernard.

Un jour, la police vient faire une perquisition à son domicile. Surpris, le père apprend que son fils est en fuite avec sa compagne car il a tué un des gardiens d’une usine. Michel se rend alors à l’évidence, il ne connaît pas vraiment Bernard.

Lorsque ce dernier se fait arrêter, Mr Descombes met tout en œuvre pour créer une véritable relation avec lui.

Durée 105 minutes

  • Philippe Noiret : Michel Descombes
  • Jean Rochefort : Commissaire Guiboud
  • Jacques Denis : Antoine, ami de Michel Descombes
  • Yves Afonso : Bricard, officier de police
  • Clotilde Joano : Janine Boitard, journaliste
  • Cécile Vassort : Martine, ouvrière
  • Christine Pascal : Liliane Torrini, compagne de Bernard Descombes

Le vieux fusil

Robert Enrico, 1975

Le vieux fusil Enrico_75Pendant la Seconde Guerre mondiale, à Montauban, en 1944, le docteur Julien Dandieu, chirurgien pacifiste et humaniste convaincu, mène une vie bourgeoise avec son épouse Clara et sa fille Florence, née d’une précédente union.

Participant à la Résistance française en soignant de façon risquée des maquisards dans son hôpital, il est régulièrement menacé par la Milice.

Afin de les mettre à l’abri jusqu’à la fin de la guerre, il envoie Clara et Florence au hameau de la Barberie, château familial situé à proximité d’un petit village de campagne de la région.

Ne pouvant supporter leur absence, Julien décide de les retrouver, les croyant en sécurité. Mais à son arrivée, il découvre que le village est vide.

Durée 103 minutes

  • Philippe Noiret : Julien Dandieu
  • Romy Schneider : Clara Dandieu
  • Jean Bouise : François
  • Joachim Hansen : l’officier SS
  • Robert Hoffmann : le lieutenant
  • Karl Michael Vogler : Dr Müller
  • Madeleine Ozeray : Mme Dandieu
  • Caroline Bonhomme : Florence Dandieu, à 8 ans
  • Catherine Delaporte : Florence Dandieu, à 13 ans
  • Le chien Marcel : non crédité

Le juge et l’assassin

Bertrand Tavernier, 1976

En 1893, Joseph Bouvier, ancien sergent d’infanterie réformé en raison de ses crises de violence, tire sur sa fiancée qui veut le quitter avant de retourner son arme contre lui.

Elle survit et lui aussi, malgré les deux balles restées logées dans la tête.

Esprit simple et exalté, nourri de slogans anarchistes, il devient vagabond à la suite de sa libération de l’asile où son geste l’avait conduit. Dès lors, parcourant la France à pied, il égorge et viole sur son chemin de jeunes bergers ou bergères.

S’intéressant à cette affaire, un juge de province, Émile Rousseau, a suivi patiemment Bouvier à la trace.

Une fois l’assassin arrivé dans sa région, il obtient son arrestation sur la base d’un signalement composé à partir de témoignages. Si Bouvier pense qu’on va le soigner, Émile Rousseau, par arrivisme, s’efforce de ne pas croire à sa folie.

Voyant dans cette affaire l’occasion unique d’une promotion, il instaure une relation de confiance avec Bouvier, base d’une mécanique huilée pour obtenir des aveux complets et sa condamnation à mort.

Durée 110 minutes

  • Philippe Noiret : Le juge Rousseau
  • Michel Galabru : Joseph Bouvier
  • Isabelle Huppert : Rose
  • Jean-Claude Brialy : le procureur Villedieu
  • Renée Faure : Madame Rousseau
  • Cécile Vassort : Louise Lesueur
  • Yves Robert : le professeur Degueldre
  • Jean-Roger Caussimon : le chanteur des rues
  • Jean Bretonnière : le député
  • Monique Chaumette : la mère de Louise
  • Aude Landry : Suzanne, la sœur de Rose
  • Michel Fortin : le chirurgien de l’hospice
  • Daniel Russo : le gardien
  • François Dyrek : le chemineau libéré
  • Christine Pascal : une gréviste (non créditée)

AUTOUR DU FILM

  • Le film est inspiré de faits réels : la cavale sanguinaire de Joseph Vacher (Vacher qui garde des vaches, Bouvier qui garde des bœufs) qui a tué au moins une vingtaine de personnes à la fin du XIXe siècle. Vacher est un personnage historique bien connu des criminologues, qui peut être considéré pour la France comme le pendant de Jack l’Éventreur pour l’Angleterre. Bouvier a même accroché dans sa cellule une affiche de lui, agressant une bergère, tirée en réalité du Petit Journal de 1898 montrant un homme agressant une jeune femme, titrée : « Un nouveau Vacher »1.
  • Le rôle du baryton patriote Âne rouge qui interprète la chanson Sigismond le Strasbourgeois est tenu par Robert Morel dit Bob, un ancien membre des services secrets français qui lutta contre les militants de l’OAS en Algérie et qui fut garde du corps de Charles de Gaulle2.
  • Plusieurs scènes ont été tournées sur le Chemin de fer du Vivarais entre Tournon et Lamastre, au château de Boulogne ainsi qu’à Thines et à Largentière en Ardèche.
  • La collaboration entre Bertrand Tavernier et Jean Aurenche pour l’écriture de ce film est évoquée dans le documentaire Jean Aurenche, écrivain de cinéma d’Alexandre Hilaire et Yacine Badday.

BANDE ORIGINALE

La bande originale du film a été composée et écrite par Philippe Sarde et Jean-Roger Caussimon. Au delà des illustrations sonores très riches (extraits d’opéras et airs populaires de la fin du XIXe siècle), le réalisateur a commandé trois chansons spécialement écrites pour le film.

La première chanson, intitulée Sigismond le Strasbourgeois, est une chanson aux airs patriotiques qui retrace la vie d’un jeune Alsacien ayant opté pour la France en 1871 et qui choisit de s’engager dans l’armée pour partir dans les colonies.

La seconde chanson a été composée sur le mode de la complainte, un genre populaire que chantaient des chansonniers qui parcouraient les routes, inventaient des chansons s’inspirant de l’actualité, les interprétaient et les vendaient par feuillets. Elle s’appelle La Complainte de Bouvier l’éventreur et est interprétée dans le film par Jean-Roger Caussimon lui-même.

  • Petit berger, jolie bergère, innocent joueur de pipeau, quand vos moutons se désaltèrent à l’onde claire d’un ruisseau. Dans les roseaux, dans les fougères, vous redoutez de voir le loup, ravir un agneau tout à coup et l’emporter dans sa tanière.

La dernière chanson, qui conclut le film, est quant à elle inspirée des chants révolutionnaires de la Commune de Paris. Elle s’intitule La Commune est en lutte et sert à deux reprises d’illustration sonore au film : la première fois — interprétée par Michel Galabru — lorsque Joseph Bouvier attend les gendarmes encerclé par les bergers qui l’ont pris en flagrant délit, et la seconde fois lors de la scène finale qui retrace une grève ouvrière réprimée par la gendarmerie. Cette dernière chanson a fait l’objet de plusieurs interprétations : par Jean-Roger Caussimon, au concert de Jean-Roger Caussimon, par Serge Utgé-Royo et par Dominique Grange.

Les Gaspards

Pierre Tchernia, 1974

Les gaspards Tchernia_72Jean-Paul Rondin (Michel Serrault) est libraire à Paris, près du Panthéon. Il est mécontent car sa boutique est située près d’un chantier de rénovation de la ville ordonné par le ministre des Travaux publics (Charles Denner).

Un soir, la fille de Rondin disparaît brusquement après avoir quitté son groupe d’amis. Le commissaire Lalatte (Michel Galabru), que Rondin est allé voir, pense qu’il s’agit d’une fugue. Rondin décide de mener seul son enquête et d’aller explorer les sous-sols de Paris.

La disparition d’une vingtaine de touristes venus visiter les catacombes — parmi lesquels un jeune Américain du nom de Nixon et dont le patronyme est identique à celui du président des États-Unis à la même période —, va finalement inciter Lalatte à réagir, d’autant que, parallèlement, certains objets disparaissent des musées et que des aliments sont volés dans les caves ou sous-sols des commerçants du quartier.

Il s’agit en fait de l’œuvre d’un groupe militant de la mouvance hippie, « les Gaspards » (terme argotique signifiant « les rats ») qui habitent les sous-sols de Paris. Menés par leur chef, Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), ils ont enlevé ces individus afin que les travaux cessent et que le ministre cède.

Durée 90 minutes

  • Michel Serrault : Jean-Paul Rondin
  • Chantal Goya : Marie-Hélène Rondin, sa fille
  • Philippe Noiret : Gaspard de Montfermeil, chef des « Gaspards »
  • Michel Galabru : le commissaire Lalatte
  • Annie Cordy : Ginette Lalatte, sa femme
  • Charles Denner : le ministre des Travaux publics
  • Prudence Harrington : Pamela Pendleton-Pumkin
  • Gérard Depardieu : le facteur
  • Jean Carmet : Paul Bourru
  • Roger Carel : Alberto Sopranelli
  • Hubert Deschamps : l’abbé Lestinguois
  • Bernard Lavalette : le ministre de l’Intérieur
  • Jacques Legras : Bougras
  • Michel Muller : Nicolas
  • Gérard Hernandez : l’inspecteur Hervé Balzac

CONTEXTE

La présidence de Georges Pompidou, qui succède au général de Gaulle après les événements de mai 1968, est marquée par la mise en chantier de travaux considérables dans la capitale, comme l’extension du boulevard périphérique, l’aménagement du quartier de La Défense et des voies sur berges, la construction de la tour Montparnasse ou encore la destruction des Halles de Paris. Dans ce contexte, un mouvement écologiste et environnemental commence à se former, inspirant le scénario de René Goscinny et Pierre Tchernia.

On peut y voir des images du trou des Halles ainsi que de la construction de La Défense.

Chantal Goya entamera sa nouvelle carrière de chanteuse pour enfants quelques mois plus tard.

C’est la deuxième réalisation au cinéma de Pierre Tchernia après Le Viager en 1972. On retrouve certains acteurs : Michel Serrault, Bernard Lavalette, Jean Carmet, Michel Galabru et Gérard Depardieu, lequel va devenir célèbre un mois plus tard avec le film Les Valseuses.