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Pretty baby

Louis Malle, 1978

En 1917 dans un bordel de La Nouvelle-Orléans, Violet, douze ans, assiste à l’accouchement de sa mère, Hattie, mettant au monde un petit frère.

Régulièrement, un photographe vient prendre des clichés des pensionnaires, mais Violet est jalouse lorsqu’il s’occupe de sa mère et des autres filles.

Durée 110 minutes

  • Brooke Shields : Violet
  • Keith Carradine : Bellocq, le photographe, dit « Papa »
  • Susan Sarandon : Hattie, la mère de Violet
  • Antonio Fargas : Professor
  • Diana Scarwid : Frieda
  • Barbara Steele : Joséphine

AUTOUR DU FILM

  • Le titre du film, Pretty Baby, est inspiré d’une chanson de Tony Jackson, qui est utilisée dans la bande sonore.
  • Dana Plato et Tatum O’Neal se sont vu offrir le rôle de Violet, mais leurs parents ont refusé.
  • Le film a été tourné à La Nouvelle-Orléans, ainsi qu’à Hattiesburg (Mississippi).
  • Le film est inspiré de la vie du photographe Ernest J. Bellocq

Le souffle au cœur

Louis Malle, 1971

Le souffle au coeur Malle_71Dans les années 1950, Laurent, fils de gynécologue, vit la vie d’un adolescent de 14 ans dans une famille bourgeoise de province, il est élève d’un collège religieux, participe à un groupe de scouts.

Son père est souvent absent et il passe son temps à écouter du jazz et à chahuter avec ses frères de 16-17 ans qui le dévergondent.

Son plus grand réconfort est sa mère, une belle et jeune femme d’origine italienne, joyeuse mais désenchantée par le train-train quotidien.

Lorsque Laurent se voit atteint d’un souffle au cœur qui le pousse à aller en cure, sa relation avec sa mère se resserre plus que jamais.

Durée 118 minutes

  • Benoît Ferreux : Laurent Chevalier
  • Lea Massari : Clara Chevalier
  • Daniel Gélin : Charles Chevalier
  • Michael Lonsdale : Père Henri
  • Fabien Ferreux : Thomas
  • Marc Winocourt : Marc
  • Gila von Weitershausen : Freda
  • Ave Ninchi : Augusta

AUTOUR DU FILM

  • Pour la première moitié du film, l’action du film se déroule à Dijon. Toutefois, les plans extérieurs du film dans cette première partie ont en fait été tournés à Versailles (quartier Saint-Louis, quartier de la place du Marché, quartier proche de la gare de Versailles – Rive Droite). La maison dans laquelle Laurent et sa famille vivent n’existe plus. Les scènes de la cure ont été tournée à la station thermale de Saint-Honoré-les-Bains.
  • On pourrait situer l’action du film en 1954 (date d’ailleurs mentionnée par incrustation au tout début du film), car lorsque Laurent écoute le Tour de France à la radio, il entend que Louison Bobet passe en tête au col de l’Izoard devant Federico Bahamontes – ce qui a eu lieu seulement en 1954 – si on n’y voyait dans les rues des automobiles sorties après 1954. Notamment une Simca Aronde P 60 qui apparaît sur plusieurs plans or ce modèle n’a été présenté qu’au Salon de l’auto de Paris d’octobre 1958 (modèle 59), ainsi que des Renault 4 (dites 4L) sur la place de l’église, modèle sorti en 1961.
  • Laurent et Thomas sont frères dans le film, ils le sont aussi dans la réalité.
  • On peut apercevoir dans le plan d’ouverture l’affiche du film L’Equipée sauvage.

COMMENTAIRES

À sa sortie, ce film a suscité une grande polémique à cause de la relation incestueuse entre Laurent et sa mère, ainsi que les relations équivoques avec ses frères et un de ses jeunes copains. Louis Malle dépose un dossier d’avance sur recette qui est refusé par la Commission de pré-censure1. Il trouve finalement un financement auprès de la société de production Mariane Film, filiale de Paramount. Le film est un succès.

L’inceste n’est nullement condamné dans la narration, il s’instaure doucement, au fil des évènements et n’aboutit à aucun jugement moral, ce qui est une constante dans le cinéma de Louis Malle. L’inceste est ici le fruit d’un marivaudage aux allures innocentes.

Le film présente aussi une image décalée et surprenante de la bourgeoisie, très libérée sur le plan sexuel. La mère trompe allègrement son mari, avec l’approbation tardive de son fils cadet Laurent ; celui-ci se masturbe régulièrement dans sa chambre, mais parfois aussi avec son frère aîné qui l’emmène se faire dépuceler par une prostituée… Quant au prêtre de l’école de garçons fréquentée par Laurent, à la solide réputation de pédéraste, il est à deux doigts de séduire le garçon après qu’il lui a confessé ses péchés.

On peut retrouver dans ce film des références utilisées dans d’autres films de Malle, dont le Feu follet, notamment sur le suicide. En effet, le thème de la mort ressort dans ce film sous la forme d’anecdotes et de références à des auteurs ayant traité le thème du suicide (René Crevel, ou Albert Camus — le Mythe de Sisyphe).

Le Feu follet

Louis Malle, 1963

Le feu follet Malle_63Alain Leroy a quitté New York pour subir une cure de désintoxication alcoolique dans une clinique de Versailles. Sa femme, Dorothy, est restée aux États-Unis.

Son traitement vient de s’achever. Il est guéri mais éprouve un profond dégoût face à la vie qui ne lui procure plus aucun des plaisirs d’antan.

Il rencontre Lydia, une très jolie femme, amie de sa femme Dorothy, qui souhaite le sauver. Mais Alain ne peut l’écouter et, après un ultime rendez-vous amoureux, la quitte.

Il va vivre ses dernières quarante-huit heures. Il décide de se suicider. Avant, il va à la banque toucher un chèque remis par Lydia, puis décide de retourner à Paris pour revoir une dernière fois ses anciens compagnons de débauche.

Chacune de ses rencontres est pour lui une nouvelle déception qui le renforce un peu plus dans sa volonté de mourir.

Durée 108 minutes

  • Maurice Ronet : Alain Leroy
  • Léna Skerla : Lydia
  • Yvonne Clech : Mademoiselle Farnoux
  • Hubert Deschamps : D’Averseau
  • Jean-Paul Moulinot : Dr. La Barbinais
  • Mona Dol : Madame La Barbinais
  • Ursula Kubler : Fanny
  • Jeanne Moreau : Eva
  • Romain Bouteille : François Minville
  • Alexandra Stewart : Solange
  • Claude Deschamps : Maria

AUTOUR DU FILM

Inspiré du roman homonyme de Pierre Drieu la Rochelle et de la vie de Jacques Rigaut.

Lacombe lucien

Louis Malle, 1974

Lacombe lucien Malle_73En juin 1944, sous l’Occupation allemande, Lucien Lacombe retourne chez ses parents. Son père est prisonnier de guerre en Allemagne et sa mère vit avec le maire du village.

Il demande à son instituteur, devenu résistant, d’entrer dans le maquis mais ce dernier refuse, le trouvant trop jeune.

Lorsqu’il est arrêté par hasard, par la police, il dénonce son instituteur et rejoint alors la Gestapo française — corps auxiliaire français de la Gestapo — devenant un agent de la police allemande alors que l’occupation touche à sa fin.

Il tombe amoureux d’une femme juive, France Horn. Lucien finit par s’enfuir à la campagne avec la jeune femme et sa grand-mère.

Durée 132 minutes

  • Pierre Blaise : Lucien Lacombe
  • Aurore Clément : France Horn
  • Holger Löwenadler : Albert Horn
  • Therese Giehse : Bella Horn, la grand-mère
  • Stéphane Bouy : Jean-Bernard de Voisin
  • Loumi Iacobesco : Betty Beaulieu
  • René Bouloc : Stéphane Faure
  • Pierre Decazes : Henri Aubert
  • Jean Rougerie : Tonin
  • Cécile Ricard : Marie