Le retour de Frank James
Fritz Lang, 1940
Durée 92 minutes
- Henry Fonda : Frank James
- Gene Tierney : Eleanor Stone
- Jackie Cooper : Clem
- Henry Hull : major Rufus Cobb
- John Carradine : Bob Ford
Durée 92 minutes
En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l’oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante.
Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, essaie de promouvoir l’entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants d’ouvriers visiter la ville haute ; le groupe se fait repousser par les forces de l’ordre, mais Freder Fredersen (Gustav Fröhlich), le fils du dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d’elle.
En descendant dans la ville basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de travail, le rythme imposé par les machines étant trop élevé, une violente explosion se produit sur la « machine M », tuant des dizaines de travailleurs.
Dans la fumée, Freder voit la machine M se transformer en Moloch, une divinité monstrueuse à laquelle les travailleurs infortunés sont sacrifiés.
Durée 145 minutes
À la suite du suicide d’un de ses supérieurs, le policier Dave Bannion prend conscience du degré de corruption qui règne chez ses collègues, dans sa hiérarchie et dans le monde politique.
La pègre locale décide de le supprimer en piégeant sa voiture, mais c’est sa femme qui meurt dans l’explosion.
Aidé d’une amie d’un des criminels, Bannion se lance alors dans une croisade qui va l’amener aux frontières entre justice et vengeance.
Durée 90 minutes
Fritz Lang tourna ce film au sommet de son art en seulement quinze jours (alors qu’il en faut une trentaine en moyenne à l’époque) après une minutieuse préparation. La mécanique du scénario est typiquement langienne. Dès lors que Dave Bannion refuse une corruption qui gangrène la ville il est happé par un engrenage qui le conduit presque à assassiner une femme pour se faire justice. Souvent chez Lang, ce n’est qu’un détail qui induit la bascule du personnage et peut le conduire au pire. Ici le personnage laisse sa voiture à sa femme pour raconter une histoire à sa fille – et la voiture explose. Il devient dès lors une bombe à retardement utilisant les méthodes de ceux qu’il chasse. Bannion réussira à reprendre le contrôle, mais de justesse, alors qu’il s’apprête à assassiner une femme.
Le film se caractérise aussi par des éclairs d’une violence annonçant les polars des années 1960. Il s’ouvre sur le suicide en plan subjectif d’un policier (que Lang emprunte à La Maison du docteur Edwardes d’Alfred Hitchcock). Glenn Ford (qui incarna souvent avec brio les méchants) trouve un rôle qui lui permet d’exprimer sa complexité. Lee Marvin compose un terrifiant homme de main bestial qui se plaît à torturer les femmes.
Alors que le « tueur au rouge à lèvres » terrorise la ville, Walter Kyne, nouveau patron d’un grand journal, propose un poste à haute responsabilité à celui de ses trois chefs de service qui le confondra.
Pour y parvenir, le meilleur journaliste de l’un d’entre eux envisage d’utiliser sa compagne comme appât.
Durée 100 minutes
En 1939, Thorndyke, un célèbre chasseur de fauves britannique, parvient à s’infiltrer au plus près du Berghof d’Adolf Hitler. Apercevant le chancelier allemand sur une terrasse, il épaule sa carabine et simule un tir. C’est alors qu’il est surpris par un garde et capturé.
Interrogé par un officier nazi, Thorndyke explique qu’il a agi par défi, pour le plaisir de la chasse, et non pour assassiner réellement Hitler. Voyant une occasion de compromettre les autorités britanniques, l’officier lui propose de signer une confession. S’il admet avoir agi sur ordre de son gouvernement, alors il sera libéré. Face à son refus, le nazi décide d’organiser un simulacre de suicide, pour que sa disparition n’éveille pas les soupçons. Mais Thorndyke parvient à s’échapper, puis à quitter l’Allemagne.
De retour à Londres, il s’aperçoit très vite que des agents infiltrés sont à sa recherche. Après maintes péripéties, il réussit à se débarrasser de ses poursuivants et, la guerre ayant éclaté, il retourne en Allemagne, cette fois pour tuer Hitler.
Durée 105 minutes
Avec Chasse à l’homme, Fritz Lang signe son premier — et sans doute meilleur — film anti-nazi. C’est un film de propagande, au sens où les films de guerre américains l’étaient alors : la lutte contre le Reich des cinéastes participe à l’effort de guerre. Fritz Lang, qui a fui l’Allemagne de Hitler en 1933, n’est pas en reste. Dans la même veine, il réalise ensuite Les bourreaux meurent aussi (1943), Espions sur la Tamise (1944) et Cape et Poignard (1946).
Chasse à l’homme compte parmi les plus grandes réussites de Fritz Lang : le suspense est constant, qui combine une intrigue haletante et de multiples rebondissements. La première scène est à juste titre célèbre. Un banc titre s’efface (« quelque part en Allemagne, avant la guerre »), laissant apparaître dans la boue des traces de pas fraîchement tracées. La forêt est sombre, Thorndyke (Walter Pidgeon), un chasseur, apparaît. Il marche avec précaution, repère un emplacement, s’allonge. Il sort alors un fusil et y fixe une lunette. La caméra se fait subjective : dans l’objectif, apparaît Hitler. Thorndyke appuie sur la détente, un claquement sec retentit : le fusil n’est pas chargé. Ironique, il adresse un salut muet à sa « victime » et s’apprête à partir. Comme il l’indiquera plus tard, il a voulu faire un sporting stalk (« une traque sportive »), jeu de chasse qui consiste à se mettre en position de tuer un grand fauve mais sans tirer. Mais un remords le saisit. Il se ravise, se remet en position, insère une cartouche et vise à nouveau Hitler. Son regard se trouble, il s’essuie l’œil, puis reprend la pose. Une feuille tombe alors sur la lunette. Il l’écarte et reprend sa visée. À ce moment-là, un garde nazi lui saute dessus.
Chasse à l’homme s’appuie sur des thèmes chers à Fritz Lang : celui de l’homme confronté à son destin, aidé par des sauveurs providentiels dont il cause parfois la perte ; celui de la course poursuite, avec son lot de cachettes, souterrains et tunnels qui n’offrent jamais qu’un abri provisoire ; Fritz Lang montre aussi que fuir le mal ne mène à rien et c’est pourquoi Thorndyke finit par choisir l’affrontement.
La direction d’acteurs est parfaite, qu’il s’agisse du couple formé par Walter Pidgeon et Joan Bennett ou du duo de tueurs, l’un impavide et glacial (John Carradine), l’autre admirable de rouerie et de flegme (George Sanders). Walter Pidgeon retrouve dans ce film le jeune Roddy McDowall avec qui il a déjà tourné sous la direction de John Ford dans Qu’elle était verte ma vallée, cette même année 1941.
Lors d’un voyage au Mexique, alors qu’elle assiste à une bagarre au couteau dans la rue entre deux hommes qui se disputent une femme, Celia Barett, jeune héritière, croise le regard de Mark Lamphere. Sous le charme de cet homme elle décide de l’épouser.
Lors de la cérémonie elle se rend compte qu’elle ne sait rien de lui si ce n’est qu’il est architecte et directeur d’une revue en difficulté financière. Elle découvre que son mari a également une étrange passion : il collectionne des chambres dans lesquelles des meurtres ont eu lieu.
Cependant, l’une de ces pièces est toujours fermée à clé, et le mari refuse d’en parler: y a-t-il un secret derrière la porte?
Durée 99 minutes