Le train
Pierre Granier-Deferre, 1973
Mai 1940, village de Fumay dans les Ardennes au début de l’offensive allemande à travers la Belgique.
On voit passer des réfugiés belges dans un climat très calme et sous un grand soleil. Julien Maroyeur est réparateur de postes de radio et sa femme Monique est enceinte.
L’exode étant décidé, ils se rendent à la gare. Monique et leur fille ont le droit de monter dans une voiture de première classe, mais Julien doit monter dans le dernier wagon. Un fourgon où se trouvent déjà Julie, une prostituée et d’autres voyageurs.
En attendant qu’une locomotive soit attelée, Julien va voir sa femme et sa fille dans leur wagon en tête du train. C’est quand il revient et remonte dans le wagon qu’il découvre Anna, une belle jeune femme mystérieuse.
Le train roule vers le sud. Lors d’un arrêt pour charger de l’eau, ils doivent accueillir d’autres réfugiés dont une jeune mère allaitant son bébé. Julien est intimidé par la beauté et le caractère mystérieux d’Anna.
Dans une grande gare, le train doit s’arrêter toute la nuit pour laisser passer des convois militaires. Le train est coupé en deux et Julien séparé de sa femme et de sa fille.
Durée 95 minutes
- Jean-Louis Trintignant : Julien Maroyeur, un réparateur de TSF de Fumay, marié, un enfant, myope et réformé, qui fuit devant l’avance allemande
- Romy Schneider : Anna Küpfer, une jeune juive allemande
- Maurice Biraud : Maurice, un déserteur, passager
- Régine : Julie, une prostituée, passagère
- Nike Arrighi : Monique Maroyeur, la femme enceinte de Julien
- Serge Marquand : le moustachu, une gouape, passager
- Franco Mazzieri : le maquignon, passager
- Paul Amiot : François dit « Verdun », un ancien combattant, passager
- Jean Lescot : René
- Roger Ibáñez : l’émigré espagnol, passager
- Anne Wiazemsky : la paysanne file-mère, passagère
- Paul Le Person : le commissaire, un homme de la Gestapo
- Henri Attal : le chauffeur de la locomotive
- Pierre Collet : le maire de Fumay
- Jean-Pierre Castaldi : le sergent
AUTOUR DU FILM
Le Train est tiré du roman éponyme de Georges Simenon.
Parmi autres passagers du wagon, faune pittoresque et déjantée, on notera Serge Marquand en brute primitive qui convoite la belle Romy, Maurice Biraud, en déserteur pillard et cynique, Régine en paumée désaxée folle de son corps. Jean-Pierre Castaldi fait une brève apparition en sergent de l’armée française, et Marcel Dalio en capitaine maladroit qui se tire une balle dans le pied.
« Verdun », le vétéran de la Grande Guerre, est un peu trop vieux pour l’époque. En 1940, il devrait être quadragénaire ou quinquagénaire. Maurice Biraud, déserteur de l’armée française, arbore une chemise de laine kaki de l’US ARMY, type 1941, qu’on ne verra en France qu’en 1944.
La traction du train fut assurée par l’incontournable locomotive à vapeur 230 G 353 de la SNCF. L’avion léger allemand qui largue les tracts est un Morane 500 de 1946.
Pour illustrer la guerre, le film reprend des extraits d’actualités très connus et très spectaculaires avec une attaque de bombardiers en piqué Ju-87 Stuka incendiant et faisant exploser des chars français. Sans aucun commentaire, mais avec une bande son angoissante.
Le film reprend des souvenirs du réalisateur Pierre Granier-Deferre qui avait lui-même vécu l’exode. Il montre un fort contraste entre les dramatiques évènements de la guerre et la vie quotidienne de l’exode souvent drôle et agréable sous le soleil.