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Des filles disparaissent

Douglas Sirk, 1947

Des filles disparaissent Sirk_47Un tueur en série londonien assassine des jeunes femmes rencontrées par le biais de petites annonces dans la presse.

Chaque meurtre est annoncé à la police par une lettre contenant un poème codé.

Une jeune femme, amie de la dernière victime en date, est recrutée par la police pour servir d’appât.

Durée 102 minutes

  • George Sanders (VF : Marc Valbel) : Robert Fleming
  • Lucille Ball (VF : Camille Fournier) : Sandra Carpenter
  • Charles Coburn (VF : Pierre Morin) : Inspecteur Harley Temple
  • Boris Karloff (VF : Jacques Derives) : Charles van Druten
  • Cedric Hardwicke (VF : Jean Gournac) : Julian Wilde

La cinquième victime

Fritz Lang, 1956

La 5e victime Lang_56Alors que le « tueur au rouge à lèvres » terrorise la ville, Walter Kyne, nouveau patron d’un grand journal, propose un poste à haute responsabilité à celui de ses trois chefs de service qui le confondra.

Pour y parvenir, le meilleur journaliste de l’un d’entre eux envisage d’utiliser sa compagne comme appât.

Durée 100 minutes

  • Dana Andrews (VF : Jean-Claude Michel) : Edward Mobley
  • Rhonda Fleming (VF : Jacqueline Ferrière) : Dorothy Kyne
  • George Sanders (VF : Pierre Asso) : Mark Loving
  • Howard Duff (VF : Jacques Beauchey) : Le lieutenant Burt Kaufman
  • Vincent Price (VF : Georges Aminel) : Walter Kyne
  • Sally Forrest (VF : Nicole Favart) : Nancy Liggett
  • John Drew Barrymore : Robert Manners
  • Ida Lupino (VF : Nadine Alari) : Mildred Donner

Chasse à l’homme

Fritz Lang, 1941

Man hunt Lang_41En 1939, Thorndyke, un célèbre chasseur de fauves britannique, parvient à s’infiltrer au plus près du Berghof d’Adolf Hitler. Apercevant le chancelier allemand sur une terrasse, il épaule sa carabine et simule un tir. C’est alors qu’il est surpris par un garde et capturé.

Interrogé par un officier nazi, Thorndyke explique qu’il a agi par défi, pour le plaisir de la chasse, et non pour assassiner réellement Hitler. Voyant une occasion de compromettre les autorités britanniques, l’officier lui propose de signer une confession. S’il admet avoir agi sur ordre de son gouvernement, alors il sera libéré. Face à son refus, le nazi décide d’organiser un simulacre de suicide, pour que sa disparition n’éveille pas les soupçons. Mais Thorndyke parvient à s’échapper, puis à quitter l’Allemagne.

De retour à Londres, il s’aperçoit très vite que des agents infiltrés sont à sa recherche. Après maintes péripéties, il réussit à se débarrasser de ses poursuivants et, la guerre ayant éclaté, il retourne en Allemagne, cette fois pour tuer Hitler.

Durée 105 minutes

  • Walter Pidgeon : Alan Thorndyke
  • Joan Bennett : Jerry Stokes
  • John Carradine : Jones
  • George Sanders : le dignitaire nazi / Quive-Smith
  • Roddy McDowall : Vaner
  • Ludwig Stossel : le médecin allemand
  • Heather Thatcher : Lady Alice Risborough
  • Frederick Worlock : Lord Risborough
  • Charles Bennett  : le marchand de quatre-saisons
  • Richard Fraser : le navigateur

ANALYSE

Avec Chasse à l’homme, Fritz Lang signe son premier — et sans doute meilleur — film anti-nazi. C’est un film de propagande, au sens où les films de guerre américains l’étaient alors : la lutte contre le Reich des cinéastes participe à l’effort de guerre. Fritz Lang, qui a fui l’Allemagne de Hitler en 1933, n’est pas en reste. Dans la même veine, il réalise ensuite Les bourreaux meurent aussi (1943), Espions sur la Tamise (1944) et Cape et Poignard (1946).

Chasse à l’homme compte parmi les plus grandes réussites de Fritz Lang : le suspense est constant, qui combine une intrigue haletante et de multiples rebondissements. La première scène est à juste titre célèbre. Un banc titre s’efface (« quelque part en Allemagne, avant la guerre »), laissant apparaître dans la boue des traces de pas fraîchement tracées. La forêt est sombre, Thorndyke (Walter Pidgeon), un chasseur, apparaît. Il marche avec précaution, repère un emplacement, s’allonge. Il sort alors un fusil et y fixe une lunette. La caméra se fait subjective : dans l’objectif, apparaît Hitler. Thorndyke appuie sur la détente, un claquement sec retentit : le fusil n’est pas chargé. Ironique, il adresse un salut muet à sa « victime » et s’apprête à partir. Comme il l’indiquera plus tard, il a voulu faire un sporting stalk (« une traque sportive »), jeu de chasse qui consiste à se mettre en position de tuer un grand fauve mais sans tirer. Mais un remords le saisit. Il se ravise, se remet en position, insère une cartouche et vise à nouveau Hitler. Son regard se trouble, il s’essuie l’œil, puis reprend la pose. Une feuille tombe alors sur la lunette. Il l’écarte et reprend sa visée. À ce moment-là, un garde nazi lui saute dessus.

Chasse à l’homme s’appuie sur des thèmes chers à Fritz Lang : celui de l’homme confronté à son destin, aidé par des sauveurs providentiels dont il cause parfois la perte ; celui de la course poursuite, avec son lot de cachettes, souterrains et tunnels qui n’offrent jamais qu’un abri provisoire ; Fritz Lang montre aussi que fuir le mal ne mène à rien et c’est pourquoi Thorndyke finit par choisir l’affrontement.

La direction d’acteurs est parfaite, qu’il s’agisse du couple formé par Walter Pidgeon et Joan Bennett ou du duo de tueurs, l’un impavide et glacial (John Carradine), l’autre admirable de rouerie et de flegme (George Sanders). Walter Pidgeon retrouve dans ce film le jeune Roddy McDowall avec qui il a déjà tourné sous la direction de John Ford dans Qu’elle était verte ma vallée, cette même année 1941.