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La dixième victime

Elio Petri, 1965

Dans un futur proche, les gouvernements ont décidé de canaliser les pulsions meurtrières de leurs concitoyens afin d’éviter de nouveaux conflits.

Pour cela, une « grande chasse », à laquelle chacun peut participer, a été organisée.

Les règles sont simples : chaque participant doit survivre à 10 chasses, en étant alternativement le chasseur et la proie, les rares personnes qui y parviennent devenant riches et célèbres.

Caroline, une Américaine, en est à sa 10e et dernière participation. Pour triompher de cette ultime épreuve, elle doit tuer sa proie, un Italien nommé Marcello qui a 6 victoires à son actif.

Désireuse de maximiser ses gains, Caroline passe un contrat avec une compagnie de thé pour que la mise à mort se fasse dans un lieu romain prestigieux, au beau milieu du tournage d’un spot publicitaire.

Durée 92 minutes

  • Marcello Mastroianni : Marcello Poletti
  • Ursula Andress : Caroline Meredith
  • Elsa Martinelli : Olga, la maîtresse de Marcello
  • Salvo Randone : Professeur
  • Massimo Serato : Avocat
  • Milo Quesada : Rudi
  • Luce Bonifassy : Lidia, l’ex-femme de Marcello
  • Jacques Herlin : L’homme qui explique les règles de la Grande chasse
  • Anita Sanders : Astrid, la fille du Relaxatorium

AUTOUR DU FILM

L’écrivain reprend le thème de la chasse à l’homme dans la nouvelle Le Prix du danger (1958) qui inspirera des films comme Le Prix du danger d’Yves Boisset (1983), Le Gladiateur du futur de Joe D’Amato (1983) ou indirectement Running Man de Paul Michael Glaser (1987), ce dernier étant tiré du roman Running Man (1982) de Stephen King.

Le thème de la chasse à l’homme sous forme de jeu avait déjà été abordé auparavant : en premier lieu, Les Chasses du comte Zaroff d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel (1932) et ses nombreux remakes parmi lesquels A Game of Death de Robert Wise (1945) ou La Course au soleil de Roy Boulting (1956).

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon

Elio Petri, 1970

Un commissaire de police crypto-fasciste tue un soir sa maîtresse, humilié par son attitude et les propos qu’elle vient de lui tenir.

L’homme, obnubilé par ses principes moraux et son goût de l’ordre, ne peut s’empêcher de semer toutes sortes d’indices susceptibles de mener l’enquête (dont il est le responsable) jusqu’à lui.

« Il Dottore » joue ainsi à une sorte de jeu pervers et profondément ambigu censé tester sa mainmise sur son département et prouver son incorruptibilité

Il est même promu à la direction de la Sûreté de l’Etat), tout en mettant à l’épreuve sa propre moralité de façon hautement cynique et malsaine

Selon lui, toutes les entreprises subversives doivent tomber sous le coup de la loi.

Durée 115 minutes

  • Gian Maria Volontè : Le Docteur
  • Florinda Bolkan : Augusta
  • Gianni Santuccio : Le Questeur
  • Salvo Randone : Le plombier
  • Orazio Orlando : Biglia
  • Sergio Tramonti : Pace
  • Arturo Dominici : Mangani
  • Massimo Foschi : Le mari d’Augusta
  • Aldo Randine : Le nouveau chef de la section criminelle

AUTOUR DU FILM

La bande originale d’Ennio Morricone, au style reconnaissable entre tous, est devenue un classique. La mandoline jouée comme un clavecin, les insertions rythmiques imprévisibles de guimbarde, de saxophone soprano et de contrebasse électrique, donnent une impression de grotesque et accompagnent la psychologie tourmentée du personnage principal.

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon s’inscrit dans le cycle de portraits de la société italienne que Petri a entrepris, il y raconte la police et le pouvoir politique tout comme il avait raconté la condition ouvrière dans La classe ouvrière va au paradis et tout comme il fera pour le rôle de l’argent dans La Propriété, c’est plus le vol et sur la démocratie chrétienne dans Todo modo.

On dit qu’Elio Petri se réfugia à Paris quand Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon sortit en Italie. Le cinéaste avait montré le mixage final à Cesare Zavattini, Mario Monicelli et Ettore Scola : « fuyez ! », lui avaient-ils dit.

  • Prix spécial du Jury au Festival de Cannes 1970.
  • Prix FIPRESCI du Festival de Cannes 1970.
  • David di Donatello du meilleur film 1970.
  • Prix Edgar-Allan-Poe 1971 du meilleur scénario pour Ugo Pirro et Elio Petri.
  • Oscar du meilleur film en langue étrangère 1971.
  • Ruban d’argent du meilleur réalisateur 1971 pour Elio Petri.
  • Ruban d’argent du meilleur acteur 1971 pour Gian Maria Volontè.
  • Nomination au Golden Globe du meilleur film en langue étrangère 1971.
  • Nomination à l’Oscar du meilleur scénario original 1972.