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Le prix du danger

Yves Boisset, 1982

Le prix du danger Boisset_82Dans un futur proche, un jeu télévisé intitulé Le Prix du danger fait fureur.

Les règles sont simples : un homme doit parvenir à rejoindre un endroit secret en échappant à cinq traqueurs chargés de le tuer. Si le candidat gagne, il se voit attribuer la somme de 1 million de dollars, dans le cas contraire…

Le tout est filmé et retransmis en direct sur la chaîne de télévision CTV.

François Jacquemard décide de participer au jeu.

Durée 100 minutes

  • Gérard Lanvin : François Jacquemard
  • Marie-France Pisier : Laurence Ballard
  • Michel Piccoli : Frédéric Mallaire
  • Bruno Cremer : Antoine Chirex
  • Andréa Ferréol : Elisabeth Worms
  • Jean-Claude Dreyfus : Bertrand
  • Gabrielle Lazure : Marianne

AUTOUR DU FILM

Le film fut diffusé aux Dossiers de l’écran, le 3 février 1987, suivi du débat ayant pour thème : « Quelle télévision pour demain ? »

Un clin d’œil (volontaire ou involontaire) est fait au film allemand « Das MillionenSpiel » adapté également de la nouvelle de Robert Scheckley. Lors de la course poursuite au début du film, on voit le candidat courir sur des quais avant de sauter à l’eau. Au loin on aperçoit un camion du transporteur allemand Josef Meyer, portant l’inscription « Osnabrück ». Dans le film allemand, le studio de télévision est censé se trouver à Osnabrück.

Le film se révèle prophétique de l’évolution de la télévision, pas tant par sa vision de la violence à l’écran que par la scénarisation d’émissions décrivant soi-disant la « réalité ». Les divers scandales de « bidonnage » émaillant les émissions actuelles de téléréalité confortent cette analyse de scénarisation à outrance.

On constate de nombreuses similitudes avec le film Running Man de Paul Michael Glaser, qui sort quatre ans plus tard, en 1987. Dans les années 1990, une plainte de l’équipe du Prix du danger fut déposée à l’encontre de Running Man pour plagiat. Le film de Glaser est inspiré d’un roman de Stephen King sorti en 1982 sous le pseudonyme de Richard Bachman, Running Man (The Running Man). Ce roman est lui-même inspiré d’une nouvelle de Robert Sheckley, Le Prix du danger (The Prize of Peril), publiée en 1958. C’est cette nouvelle qui servit de base au Prix du danger. Les plaignants gagnèrent le procès en première instance, perdirent en appel, puis gagnèrent en cassation. Néanmoins, ils eurent beaucoup de mal à obtenir le dédommagement financier demandé (s’élevant à plus d’un million de francs, soit plus de 150 000 euros). Pour être complet sur le sujet, il faut préciser que le réalisateur allemand Tom Toelle adapta lui aussi la nouvelle de Robert Sheckley, 13 ans avant Yves Boisset.

Dupont Lajoie

Yves Boisset , 1974

Dupont lajoie Boisset_75Georges Lajoie est cafetier à Paris, place d’Aligre.

C’est un homme jovial, renfrogné, hypocrite, volontiers raciste. Sa femme, également raciste, Ginette (Ginette Garcin), est docile et naïve. Les Lajoie, avec leur fils Léon, bachelier, partent avec leur nouvelle caravane passer leurs vacances, comme chaque été, sur la côte provençale, au « Camping Caravaning Beau-soleil », tenu par Loulou, un Pied-Noir.

Les Lajoie y retrouvent les Schumacher, huissier de justice à Strasbourg, et les Colin, vendeurs de sous-vêtements sur les marchés. Ces bons Français du Nord se répandent en lieux communs, notamment sur la paresse supposée des « gens du Sud », mais néanmoins veulent sympathiser avec les Vigorelli, des Italiens nouveaux venus au camping. Vigorelli est chef de chantier et apprécie comme « de la merde » les nouveaux immeubles construits par Loulou pour les vacanciers, grâce au travail à bas salaires d’ouvriers algériens, logés dans un baraquement. Mais Vigorelli et Loulou parlent arabe et respectent les ouvriers immigrés pour leur ardeur au travail.

Lors d’un bal, Georges Lajoie s’en prend violemment à l’un de ces ouvriers, venu danser un peu trop près de la belle Brigitte, la fille de Colin.

L’empoignade amène les gendarmes qui, naturellement, embarquent seulement les Algériens.

Durée 100 minutes

  • Jean Carmet : Georges Lajoie
  • Pierre Tornade : Colin
  • Ginette Garcin : Ginette Lajoie
  • Pascale Roberts : Madame Colin
  • Jean Bouise : l’inspecteur Boulard
  • Michel Peyrelon : Albert Schumacher
  • Odile Poisson : madame Schumacher
  • Jean-Pierre Marielle : Léo Tartaffione
  • Robert Castel : Loulou
  • Isabelle Huppert : Brigitte Colin
  • Abderrahmane Ben Kloua : Saïd
  • Jacques Villeret : Gérald
  • Pino Caruso : Vigorelli
  • Victor Lanoux : l’ancien d’Algérie

AUTOUR DU FILM

En dehors du café situé à Paris XIIe, place d’Aligre, angle rue Beccaria (aujourd’hui disparu) – dont l’intérieur est un autre café de la place d’Aligre, angle rue d’Aligre (aujourd’hui encore dans son jus), le reste du film a été tourné en Provence essentiellement dans le Var. La plage avec le pont en arrière plan est celle de Saint Aygulf. D’autres scènes ont été tournée à Fréjus. Le discours du maire et celui de Léo Tartafionne a été tourné à Tourtour (on y voit les deux ormeaux appelés « Sully », plantés en 1638 et aujourd’hui disparus). L’embouteillage peu avant l’arrivée au camping semble avoir été tourné dans le village de Tourves.

Un taxi mauve

Yves Boisset, 1977

Un taxi mauve Boisset_77L’arrivée d’une jeune femme, Sharon (Charlotte Rampling), dans un petit village d’Irlande bouleverse le quotidien fait d’amitiés et de silence de Philippe Marchal (Philippe Noiret), qui s’est réfugié dans ce village après la mort de son fils, et de Jerry (Edward Albert), frère de Sharon, cadet d’une famille de milliardaires, exilé en Irlande par sa famille à la suite d’une sombre histoire.

Dans ce pays sauvage, tout semble se dérouler paisiblement sauf quand surgit Taubelman (Peter Ustinov), personnage fantasque semblant connaître tout sur tout le monde, accompagné de sa ravissante et muette fille Anne (Agostina Belli) dont Jerry ne va pas tarder à tomber fou amoureux.

Durée 115 minutes

  • Charlotte Rampling (VF : Elle-même) : Sharon
  • Philippe Noiret (VF : Lui-même) : Philippe Marchal
  • Peter Ustinov (VF : Lui-même) : Taubelman
  • Fred Astaire (VF : Claude Dauphin) : docteur Scully
  • Agostina Belli (VF : Anicée Alvina) : Anne
  • Edward Albert (VF : Bernard Murat) : Jerry
  • Jack Watson : Sean

Un condé

Yves Boisset, 1970

Un condé Boisset_70Barnero est un flic amer travaillant dans une ville qu’il juge pourrie. Il assiste écœuré à la montée en puissance de Tavernier dit le Mandarin, implanté dans l’immobilier depuis son retour d’Indochine. Ce dernier est un fasciste doublé d’un truand. Il commence une carrière politique locale et en sous main, il développe le racket et le trafic de drogue, sans pour autant être inquiété car il ne se mouille pas directement et dispose d’appuis. Ses hommes de mains, dirigés par Beausourire, exercent des pressions sur Dassa, le propriétaire d’une boîte, afin que celui-ci accepte d’ouvrir son établissement à la vente de drogue. Dassa est agressé une première fois et son ami Dan Rover lui offre de l’aider. Dassa ne craint pas les pressions du Mandarin qu’il sous-estime. Quand Dassa est exécuté, son ami Dan se reproche de n’avoir pas su le convaincre. Hélène, la sœur de Roger Dassa, arrive de Londres. Elle refuse de rencontrer Dan, car elle l’accuse d’être le responsable des ennuis de son frère.

Peu de temps après, Beausourire se présente à la boîte de Dassa et rencontre Hélène qui a pris la succession de l’affaire. À son tour elle refuse de coopérer : les truands la frappent et saccagent l’établissement. Refusant de faire intervenir la police, Hélène accepte la protection de Dan et de ses amis. Dan appelle Villetti, avec lequel Dassa et lui ont baroudé en Afrique. Villetti a la réputation d’être un dur. Dan et lui décident de tuer le Mandarin à la fermeture de son cercle de jeu, tard dans la nuit. De son côté, Barnero surveille discrètement Tavernier pour le coincer. Il reçoit la visite de Favenin, un flic aigri, muté pour son indiscipline et avec lequel il a travaillé. L’un et l’autre partagent le même désir : lutter contre la corruption.

Barnero et Favenin sont en observation au moment du règlement de comptes entre le clan Dassa et le Mandarin. Favenin pousse alors son collègue à intervenir. Celui-ci est tué en cherchant à entraver la fuite de Rover et de Villetti. À partir de cet instant, Favenin demande à diriger l’enquête pour venger son ami. Il agit alors seul, en dehors des lois, et réalise son projet de nettoyer la « crasse ».

Durée 95 minutes

  • Michel Bouquet : l’inspecteur Favenin
  • Françoise Fabian : Hélène Dassa
  • Pierre Massimi : Robert Dassa (frère d’Hélène Dassa)
  • Michel Constantin : Viletti
  • Gianni Garko : Dan Rover (sous le nom de « John Garko »)
  • Anne Carrère : Christine
  • Rufus : Raymond Aulnay
  • Théo Sarapo : Lupo
  • Henri Garcin : Georges Duval, dit « Georgy Beausourire »
  • Bernard Fresson : L’inspecteur Barnero
  • Adolfo Celi : Le commissaire divisionnaire
  • Jean-Claude Bercq : Germain
  • Marcel Gassouk (sous le nom de « Marcel Gassouc »)
  • Stephan Holmes
  • Noëlle Leiris
  • Georges Lucas
  • Roger Lumont : Le gardien
  • Georges Montant
  • Serge Nubret : Le Noir
  • Henri Poirier : L’avocat de Dan

AUTOUR DU FILM

La violence du personnage a conduit Raymond Marcellin, alors ministre de l’Intérieur, à tenter d’obtenir l’interdiction du film ; l’affaire a constitué une publicité et participé au succès de ce dernier 1. La mort accidentelle de Théo Sarapo le 29 août 1970 retarde la sortie du film de 3 mois.