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Les désemparés

Max Ophüls, 1949

Son mari étant sans cesse en déplacement, Lucia Harper vit avec ses deux enfants chez son beau-père.

Sa fille Beatrice s’éprend d’un homme peu recommandable, Ted Darby. Cette relation inquiète, à juste titre, Lucia qui veut y mettre fin.

Après une rencontre entre Beatrice et Darby, Lucia retrouve Darby mort.

Pour protéger sa fille, elle fait disparaitre le corps et devient alors la proie d’un maître chanteur, Martin Donnelly.

Durée 82 minutes

  • James Mason : Martin Donnelly
  • Joan Bennett : Lucia Harper
  • Geraldine Brooks : Beatrice Harper
  • Henry O’Neill : Tom Harper
  • Shepperd Strudwick : Ted Darby
  • David Bair : David Harper

Chasse à l’homme

Fritz Lang, 1941

Man hunt Lang_41En 1939, Thorndyke, un célèbre chasseur de fauves britannique, parvient à s’infiltrer au plus près du Berghof d’Adolf Hitler. Apercevant le chancelier allemand sur une terrasse, il épaule sa carabine et simule un tir. C’est alors qu’il est surpris par un garde et capturé.

Interrogé par un officier nazi, Thorndyke explique qu’il a agi par défi, pour le plaisir de la chasse, et non pour assassiner réellement Hitler. Voyant une occasion de compromettre les autorités britanniques, l’officier lui propose de signer une confession. S’il admet avoir agi sur ordre de son gouvernement, alors il sera libéré. Face à son refus, le nazi décide d’organiser un simulacre de suicide, pour que sa disparition n’éveille pas les soupçons. Mais Thorndyke parvient à s’échapper, puis à quitter l’Allemagne.

De retour à Londres, il s’aperçoit très vite que des agents infiltrés sont à sa recherche. Après maintes péripéties, il réussit à se débarrasser de ses poursuivants et, la guerre ayant éclaté, il retourne en Allemagne, cette fois pour tuer Hitler.

Durée 105 minutes

  • Walter Pidgeon : Alan Thorndyke
  • Joan Bennett : Jerry Stokes
  • John Carradine : Jones
  • George Sanders : le dignitaire nazi / Quive-Smith
  • Roddy McDowall : Vaner
  • Ludwig Stossel : le médecin allemand
  • Heather Thatcher : Lady Alice Risborough
  • Frederick Worlock : Lord Risborough
  • Charles Bennett  : le marchand de quatre-saisons
  • Richard Fraser : le navigateur

ANALYSE

Avec Chasse à l’homme, Fritz Lang signe son premier — et sans doute meilleur — film anti-nazi. C’est un film de propagande, au sens où les films de guerre américains l’étaient alors : la lutte contre le Reich des cinéastes participe à l’effort de guerre. Fritz Lang, qui a fui l’Allemagne de Hitler en 1933, n’est pas en reste. Dans la même veine, il réalise ensuite Les bourreaux meurent aussi (1943), Espions sur la Tamise (1944) et Cape et Poignard (1946).

Chasse à l’homme compte parmi les plus grandes réussites de Fritz Lang : le suspense est constant, qui combine une intrigue haletante et de multiples rebondissements. La première scène est à juste titre célèbre. Un banc titre s’efface (« quelque part en Allemagne, avant la guerre »), laissant apparaître dans la boue des traces de pas fraîchement tracées. La forêt est sombre, Thorndyke (Walter Pidgeon), un chasseur, apparaît. Il marche avec précaution, repère un emplacement, s’allonge. Il sort alors un fusil et y fixe une lunette. La caméra se fait subjective : dans l’objectif, apparaît Hitler. Thorndyke appuie sur la détente, un claquement sec retentit : le fusil n’est pas chargé. Ironique, il adresse un salut muet à sa « victime » et s’apprête à partir. Comme il l’indiquera plus tard, il a voulu faire un sporting stalk (« une traque sportive »), jeu de chasse qui consiste à se mettre en position de tuer un grand fauve mais sans tirer. Mais un remords le saisit. Il se ravise, se remet en position, insère une cartouche et vise à nouveau Hitler. Son regard se trouble, il s’essuie l’œil, puis reprend la pose. Une feuille tombe alors sur la lunette. Il l’écarte et reprend sa visée. À ce moment-là, un garde nazi lui saute dessus.

Chasse à l’homme s’appuie sur des thèmes chers à Fritz Lang : celui de l’homme confronté à son destin, aidé par des sauveurs providentiels dont il cause parfois la perte ; celui de la course poursuite, avec son lot de cachettes, souterrains et tunnels qui n’offrent jamais qu’un abri provisoire ; Fritz Lang montre aussi que fuir le mal ne mène à rien et c’est pourquoi Thorndyke finit par choisir l’affrontement.

La direction d’acteurs est parfaite, qu’il s’agisse du couple formé par Walter Pidgeon et Joan Bennett ou du duo de tueurs, l’un impavide et glacial (John Carradine), l’autre admirable de rouerie et de flegme (George Sanders). Walter Pidgeon retrouve dans ce film le jeune Roddy McDowall avec qui il a déjà tourné sous la direction de John Ford dans Qu’elle était verte ma vallée, cette même année 1941.

Le secret derrière la porte

Fritz Lang, 1947

Secret Beyond the DoorLors d’un voyage au Mexique, alors qu’elle assiste à une bagarre au couteau dans la rue entre deux hommes qui se disputent une femme, Celia Barett, jeune héritière, croise le regard de Mark Lamphere. Sous le charme de cet homme elle décide de l’épouser.

Lors de la cérémonie elle se rend compte qu’elle ne sait rien de lui si ce n’est qu’il est architecte et directeur d’une revue en difficulté financière. Elle découvre que son mari a également une étrange passion : il collectionne des chambres dans lesquelles des meurtres ont eu lieu.

Cependant, l’une de ces pièces est toujours fermée à clé, et le mari refuse d’en parler: y a-t-il un secret derrière la porte?

Durée 99 minutes

  • Joan Bennett : Celia Lamphere
  • Michael Redgrave : Mark Lamphere
  • Anne Revere : Caroline Lamphere
  • Barbara O’Neil : Miss Robey
  • Natalie Schafer : Edith Potter
  • Rosa Rey : Paquita
  • James Seay : Bob Dwight
  • Virginia Brissac : Sarah

COMMENTAIRES

  • Le film est assez proche du Rebecca de Hitchcock et pourrait même passer pour en être le remake : arrivée d’une nouvelle épouse dans une maison vaste, hostile et lourde de secrets, maison où la jeune femme est plus ou moins enfermée.
  • L’intrigue n’est pas sans rappeler le conte populaire de Barbe-Bleue: meurtres anciens, chambre interdite, mari mystérieux.

Suspiria

Dario Argento, 1977

Suspiria Argento_77C’est par une nuit d’orage que Suzy Banyon, une jeune étudiante américaine, atterrit à Fribourg pour intégrer l’une des meilleures académies de danse au monde.

Sous la pluie battante, un taxi conduit la jeune femme jusqu’à l’école où, à peine arrivée, elle aperçoit une étudiante affolée crier des mots inintelligibles dans l’interphone puis s’enfuir dans la forêt. La personne de l’autre côté de l’interphone refuse de laisser entrer Suzy qui passe la nuit en ville.

Le lendemain, la jeune femme intègre l’école et apprend que deux étudiantes ont été sauvagement assassinées pendant la nuit…

Elle fait alors la connaissance de Sara, l’amie d’une des victimes. Très peu de temps après son arrivée à l’école, Suzy constate que d’étranges événements s’y produisent et rapidement la situation dégénère.

Durée 92 minutes

  • Jessica Harper (VF : Guylaine Gibert) : Suzy Banner
  • Stefania Casini : Sara
  • Flavio Bucci : Daniel, le pianiste aveugle
  • Miguel Bosé : Mark
  • Barbara Magnolfi : Olga
  • Susanna Javicoli : Sonia
  • Eva Axén : Patty « Pat » Hingle
  • Rudolf Schündler : Professeur Milius
  • Udo Kier : Dr. Frank Mandel
  • Alida Valli : Miss Tanner
  • Joan Bennett : Madame Blanc