L’aurore
Friedrich Wilhelm Murnau, 1927
Une femme de la ville, qui passe ses vacances dans un petit village, séduit un fermier et le convainc de tuer son épouse.
Mais au moment de noyer l’épouse dans le lac, le fermier ne s’y résout pas et sa femme s’enfuit attrapant un tramway qui passe.
Le fermier la suit, et le tramway amène les deux époux à la ville.
Là, progressivement, ils se retrouvent, découvrant le rire et la fête dans l’atmosphère urbaine, avant de s’en retourner chez eux. Mais une violente tempête les attend sur le lac. Le fermier, se croyant le seul survivant du naufrage et son épouse morte pour de bon, tente de tuer la séductrice de la ville.
Mais sa femme a pu être sauvée et, au moment où l’aurore se lève, les deux époux se retrouvent dans leur amour, alors que la femme de la ville s’enfuit.
Durée 95 minutes
- George O’Brien : l’homme, Ansass
- Janet Gaynor : la femme, Indre
- Margaret Livingston : la femme de la ville
- J. Farrell MacDonald : le photographe
- Bodil Rosing (en) : la servante
- Jane Winton : la manucure
- Ralph Sipperly (en) : le coiffeur
- Eddie Boland
- Sally Eilers
- Arthur Housman
AUTOUR DU FILM
Selon Ado Kyrou : « Le génie cinématographique de Murnau fit des prodiges. L’histoire, d’insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l’image. »
Ce film a été tourné après l’invitation adressée à Murnau par le producteur William Fox qui avait vu Le Dernier des hommes. C’est le premier film américain de Murnau. Déjà très connu par ses films européens, en particulier Nosferatu, il a bénéficié d’un budget illimité pour ce film.
Comme l’indique un carton affiché au début du film ainsi que la dénomination très générique des protagonistes (« l’homme », « la femme »), Murnau n’a pas voulu raconter l’histoire particulière de deux personnages mais dépeindre une situation-type et des sentiments universels. Il a travaillé particulièrement la photographie dans les scènes nocturnes qui constituent l’essentiel du film. François Truffaut dit de L’Aurore qu’il est « le plus beau film du monde ».
L’Aurore a obtenu trois prix lors de la première cérémonie des Oscars en 1929 : meilleure valeur artistique (prix décerné une seule fois), meilleure actrice (Janet Gaynor, pour trois films à la fois) et meilleure photographie (Charles Rosher et Karl Struss).